samedi 23 juin 2018

Detroit : Become Human (test)


La nouvelle aventure interactive de Quantic Dream, imaginée par David Cage, débarque sur PS4 pour jouer avec nos nerfs et pour nous immerger dans une histoire des plus prenantes où nos choix auront un impact sur le déroulement de l’intrigue. On a testé Detroit : Become Human, voici le verdict...

L’HISTOIRE
Dans un futur proche, les androïdes sont répandus dans la société pour faciliter notre quotidien. Ils sont parfaits, ils font toutes les tâches pour lesquelles ils ont été programmés et ils ne rechignent jamais à rendre service, même face à l’animosité dont font preuve certains humains. Mais, en 2038 à Detroit, l’intelligence artificielle de certains va prendre le dessus et va les pousser à faire des choix impensables pour le commun des mortels. En agissant ainsi, ils deviennent des déviants. Parmi eux, Markus, un androïde qui va conduire une faction de robots à gagner leur indépendance. Detroit : Become Human s’intéresse à trois androïdes dont on suit le parcours et dont on a le destin entre nos mains en choisissant les actions qu’ils vont devoir accomplir : des actions qui auront forcément des conséquences sur le déroulé de l’histoire.
Note 5/5

L’IMAGE ET LE SON
Quantic Dream a fait de la beauté de ses jeux sa marque de fabrique et, plus que jamais, on est bluffé par le rendu visuel de la dernière production du studio français. Rien que la scène d’ouverture vaut le détour : on a l’impression de se balader dans le Detroit du futur. On peut très aisément imaginer le plaisir que les développeurs ont eu à créer la vision futuriste de Detroit en se basant sur la métropole d’aujourd’hui. Il doit être passionnant d’imaginer comment sera une ville dans 20 ans et de s’appliquer à réaliser cette vision dans les moindres détails afin que cela soit le plus crédible possible. Car il en faut de la crédibilité pour immerger le joueur dans ce qui s’avère être une histoire fleuve aux embranchements multiples. Si la création de l’architecture de la ville a dû être prenante, il a dû en être autant (voire plus) pour l’écriture du scénario et des multitudes chemins que l’histoire peut emprunter. En pensant à tout cela, on comprend que Quantic Dream a planché sur le projet durant plus de quatre ans. Un tel investissement a payé quand on prend le jeu en main et que l’on s’attache instantanément aux personnages, en particulier Kara. La ville de 2038 a pris vie avec brio, mais c’est aussi la vie de 2038 que les développeurs se sont appliqués à créer et choisissant de dépeindre une ville déchirée par l’essor des androïdes qui a eu un impact sur l’économie et la vie de tout un chacun. Pourtant, ces androïdes ne sont pas traités à leur juste valeur et encore moins d’égal avec les humains, il suffit de les voir parquer dans un compartiment à l’arrière d’un bus pour comprendre que la situation n’est pas saine. Avec l’idée sous-jacente que l’exploitation des androïdes n’est ni plus ni moins que de l’esclavagisme moderne, le studio donne une vraie dimension et de la profondeur à son jeu. La grandeur du projet passe donc par les graphismes et l’histoire est magnifiée par une musique grandiose, sublime qui n’a rien à envier à un long métrage. Avec Detroit : Become Human le jeu vidéo gagne ses lettres de noblesse.
Note 5/5

LE GAMEPLAY
Le jeu commence fort avec la séquence que l’on avait pu tester dans la démo avant de ralentir pour lancer l’histoire. On passe de Kara, à Markus, à Connor pour installer les personnages, pour cadrer l’histoire et montrer que l’avènement des androïdes ne s’est pas fait sans heurt et que les humains ont été les premiers impactés par ce qui devait être un progrès pour la société. Ils ont été nombreux à perdre leur travail ce qui explique qu’ils sont de plus en plus à ruminer une rancœur envers les machines. On prend lentement le jeu en main en s’appliquant à accomplir de nombreuses tâches, en exécutant celles demandées, en jouant avec les QTE et en faisant certains choix qui semblent anodins sur le moment, mais qui ont pour but d’influencer le déroulement de l’histoire, car ils auront des répercussions sur la suite, à plus ou moins long terme. Ainsi, on prend le contrôle sur l’orientation du jeu d’anticipation qui a une vraie profondeur. En soi, le gameplay n’a rien de compliqué, il suffit de vivre l’histoire et d’interagir aux bons moments, le jeu propose même de choisir son « niveau » en fonction de l’habitude que l’on a de jouer à des jeux vidéo. Cette option permet au plus grand nombre de se lancer dans l’aventure, même les novices peuvent apprécier Detroit : Become Human surtout que l’histoire est rythmée de façon que l’on vive ça comme une montagne russe avec des moments de suspens intenses qui alternent avec un rythme plus posé.
Note 4/5

L’AVIS GÉNÉRAL
Heavy Rain et Beyond : Two Souls, les deux précédentes productions Quantic Dream, nous avaient déjà bien emballés et, cette fois, il faut dire que l’équipe menée par David Cage est allée encore plus loin pour que l’interactivité et les possibilités soient si nombreuses qu’on ait l’impression qu’elles sont sans fin. Pour que le joueur ait bien conscience que c’est une véritable toile d’araignée qui compose la trame narrative de Detroit : Become Human, une arborescence de toutes les possibilités offertes par le jeu est disponible après chaque séquence. Ainsi, nous pouvons voir le cheminement et constater que l’histoire aurait pu prendre un autre tournant si nos choix avaient été différents. Pour ne pas spoiler, et pour nous pousser à reprendre la séquence, les éléments-clés sont masqués, à nous de découvrir ce qu’il faut faire pour révéler d’autres solutions.
Note 5/5


Pourquoi on aime le jeu : Parce que les jeux signés David Cage ont une âme. Le fond compte voire plus que la forme et les personnages sont le cœur de l’intrigue. Ici, on a affaire à trois héros ordinaires, aux caractères différents, qui sont interprétés (grâce à la motion capture) par de grands acteurs qui donnent littéralement vie à Kara, Markus et Connor. Sans ces trois androïdes fantastiques, Detroit : Become Human n’aurait pas eu un aussi grand intérêt, ne nous aurait pas autant captivés, stressés, angoissés et passionnés : sans eux, nous n’aurions pas immergé dans le jeu et vécu l’histoire pleinement.

(Réalisé avec la version de test fourni gracieusement par Sony Interactive Entertainment Europe)
[Note de la rédac’ : 19/20]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire